041 Arme absolue (1957) by Paul Kenny

041 Arme absolue (1957) by Paul Kenny

Auteur:Paul Kenny [Paul Kenny]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Sur la route de Londres, Coplan consentit enfin à relater ses aventures de la soirée. Tandis qu’il suivait les méandres d’une route sinueuse. Les Anglais détestent la ligne droite, en matière de circulation comme en politique

- il déclara :

- Elle a été assez instructive, cette entrevue avec l’honorable Miss Sally Krebs. Sais-tu que quelqu’un doit posséder de jolis agrandissements de toi, en une posture disons scabreuse, en compagnie de gars du Quartier Latin ?

Martine, stupéfaite, se tourna vers lui.

- Quoi ? fit-elle, abasourdie.

Il confirma d’un signe de la tête sans détacher son regard de la route éclairée par les phares puissants de la Vanguard.

- J’ai dans ma poche l’appareil avec lequel Sally opérait à l’insu de ses invités. Rita Blanchot devait en avoir un, elle aussi...

- Bon dieu ! lâcha Martine, atterrée. Elle prenait des photos de... ?

- M-mm. Le prix de la drogue, c’était ça.

Il y eut un silence, puis l’étudiante, songeuse, fit remarquer :

- Mais moi... ? On ne m’a jamais rien proposé de semblable. On ne m’a rien demandé en échange.

Coplan, précisément, avait noté cette contradiction.

- Il y a là un hic, admit-il. Sais-tu si Rita avait été contactée avant ou après toi ?

- Après... C’est moi qui lui ai fait goûter de la poudre pour la première fois.

- Hon, grogna Francis. Alors je vois l’explication suivante : au départ, on t’a choisie pour ton attrait physique, qui devait te valoir un grand succès parmi les étudiants. Et puis, quand on a su où les festivités avaient lieu, on a pressenti la propriétaire de l’appartement, déjà gagnée à la drogue par tes soins.

Le raisonnement était défendable, jusqu’à preuve du contraire. Il eût été intéressant de savoir comment les choses avaient débuté à Cambridge. Malheureusement Sally ne pourrait plus éclaircir la question.

- Et elle s’est mise à table sans difficulté ? interrogea Martine, incrédule. Comment l’as-tu amenée à parler ?

- Logique et manière forte conjuguées donnent souvent de bons résultats, dit Francis. L’ennui, c’est que notre conversation a été interrompue au moment précis où elle devenait passionnante. Trois malabars sont arrivés sur les lieux à une vitesse V prime. Il y a eu du sport... J’ai du les macquer tous les trois et leur enlever leur arsenal. Ils préparaient une réédition du coup de la rue Garancière.

- Non ? prononça Martine, toute froide, envahie par la chair de poule.

- Si. Et j’ai compris le truc après... Ils étaient informés par radio de ce qui se passait dans la maison. Un émetteur à transistors, logé dans un poste récepteur courant, fonctionnait sans arrêt, probablement même sans que la principale intéressée le sache. Ce petit bidule devait avoir une portée de deux ou trois cents mètres, et un type équipé de lunettes qui, en réalité, n’étaient qu’un récepteur camouflé, surveillait sans relâche l’émission. Sally Krebs, comme Rita Blanchot, était espionnée à distance 24 heures sur 24.

La jeune fille n’en croyait pas ses oreilles. Cela dépassait tout ce qu’elle avait entendu jusqu’alors. Le sentiment de peur qu’elle avait éprouvé à Paris lui revint avec une force accrue, la submergea.



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